Septembre 2016. “Tak tak”. Les paysages défilent sur un rythme monotone. “ Tak tak”. Nous sommes bercés et tangons de droite à gauche. “Tak tak”. La végétation s’engouffre par les fenêtres grandes ouvertes et les feuilles arrachées libèrent une odeur enivrante. “Tak tak”. A tous les changements de rails, les roues en fer produisent ce son répétitif “tak tak”.
Je regarde a travers le cadre de la fenêtre du train, ces rizières vertes avec les montagnes en fond. Je pense être devant ma TV mais les sons et les odeurs me ramènent à cette réalité. Je vis une expérience formidable et c’est loin d’être une TV devant moi. C’est la vie, la réalisation d’un rêve et il aura fallu attendre d’être Hsipaw pour en prendre conscience ! Le train m’emmène déjà ailleurs, vers de nouvelles aventures. Au dessus du viaduc de Gokteik, pendant longtemps le plus haut du monde, mon esprit est toujours à Hsipaw. Retour sur une étape authentique et inoubliable…
Le marché à la bougie
C’est un peu le Rungis de la Birmanie. Toutes les nuits de 2 à 6h du matin, le marché de nuit bat son plein sur les rives de la rivière Myitnge à Hsipaw. Fruits, légumes, poissons, fleurs…
L’éclairage à la bougie donne un charme particulier à cet endroit. Bien sûr, de plus en plus de commerçants sont passés à l’électrique mais ils restent encore assez de bougies pour justifier le réveil à 4h du matin.
La cascade de Nam Tuk
Sur le chemin pour la cascade, nous devons acheter de l’eau. Nous rentrons dans le premier bâtiment indicant “purified water” et tombons directement dans l’usine d’emballage de l’eau. Deux femmes moulent le plastique autour des packs de 6 bouteilles à l’aide d’une sorte de pistolet à air chaud.
Un peu plus loin, dans un bâtiment en tôle, sèchent les noodles. C’est le deuxième ingrédient de base après le riz. Il faut savoir que les noodles ne sont ni plus ni moins que du riz en forme de pâte. Pour avoir travaillé dans une usine agroalimentaire, je peux affirmer que l’usine n’est pas aux normes mais c’était tellement sympa de voir ces deux usines d’affilées sans s’y attendre.
Normalement, la cascade est accessible à pied depuis Hsipaw, c’était sans compter sur les chemins inondés par l’orage du matin et la carte totalement incohérente de l’hôtel (encore une fois merci Maps me et le GPS de mon GSM).
Le chemin pour y accéder est magnifique. Rizières, champs de maïs, hameaux de paillotes, agriculteurs…
Bon il y a des passages moins idylliques comme la traversée de la décharge. Mais il faut avouer que les rues de Hsipaw sont propres. Il faut bien mettre les déchets quelque part.
La cascade est belle mais c’est surtout le chemin pour y aller que nous avons préféré. Un vrai dépaysement !
Hard mountain trek
Pendant que vous allez le suivre derrière votre ordinateur (n’est-ce pas Tonton?!), nous l’avons vécu en live ! Il faut savoir qu’à Hsipaw, Mr Charles contrôle pas mal d’hôtel et une grande partie des treks. Même si les treks sont corrects et les prix compétitifs, Mr Charles sous paye ses guides et leur anglais est approximatif. Bref, nous avons pris un guide indépendant (Mitch Mickaël), pour sortir des circuits types et vivre une aventure hors du commun !
C’est parti pour 2 jours de marche a travers les montagnes du nord de la Birmanie. Nous sommes un groupe de 7. Au programme : Pankam (1er déjeuner) – Thansant (1 nuit) – Pankia – Manrwim (2ND déjeuner).
On commence par 4 heures de marche pour rejoindre Pankam. Au début, il y a des rizières et quelques courts d’eau avec des ponts en bambous douteux. Personne n’est tombé donc tout va bien.
Rapidement le riz laisse la place au maïs. Les plans nous dépassent de deux têtes. Les paysans laissent sécher les grains directement sur les plantes. Ils gagnent ainsi du temps. Mais au milieu de ces champs, sans air qui passe, on se croirait dans un four ! On étouffe dans cette fournaise… il ne manquerait plus que quelqu’un allume une allumette et tout prendrait feu instantanément tellement l’air est lourd!
Bon, c’est là qu’on se rappelle que le trek s’appelle “hard mountain”… Pendant 4 heures ça monte fort!
Nous, à la traîne ?! Pas du tout, on a juste laissé un peu d’avance aux autres qui n’avançait pas assez vite à notre goût… C’est crédible, non?
En tout cas, le repas, comme tous les repas pendant le trek, est excellent. On découvre la cuisine des Palaung (minorité ethnique des montagnes).
Par contre, on ne plaisante pas avec la nourriture ici. On ne mélange pas n’importe quoi! Par exemple, si jamais vous mangez du Rhinocéros avec poisson, c’est la mort assuré !
Là, on est à Pakam, si on avait pris le trek avec Mr Charles (vous suivez? C’est le mafieux de Hsipaw dont je vous ai parlé plus haut), on se serait arrêté ici pour la nuit.
C’est joli mais ça aurait été dommage parce que seulement 2 heures après il y a Thansant. Petit village plus authentique encore.
Après le dîner, une musique au loin nous attire. Au monastère, des jeunes jouent de la musiques et dansent autour d’un abris en briques. Le groupe est composé d’un multi gong, 1 gong, 2 gros tambours, 2 simbales. La musique est répétitive et les jeunes font toujours la même succession de pas. Les mouvements du haut du corps sont laissés à l’improvisation de chacun avec pour mot d’ordre de faire quelque chose de joli (si possible qui ressemble aux mouvements d’un dragon…).
La vidéo est trop sombre mais au moins ça donne une idée de la musique.
C’est irréel d’être au milieux des montagnes dans le bord de la Birmanie dans cette célébration d’avant grand jour de donation au monastère. Le ciel brille de millions d’étoiles. C’est le plus beau ciel étoilé que nous n’ayons jamais vu…
Après une bonne nuit en dortoir mixte au dessus du restaurant (filles d’un côté et garçons de l’autre, il faut pas abusé non plus!), nous nous préparons à une nouvelle journée. La soirée d’hier semble n’avoir été qu’un rêve. Les habitants se réveillent et la vie reprend sont cours.
C’est quand même le premier endroit en Birmanie où l’on a croisé des militaires armés. Ce sont des militaires locaux qui se battent contre l’armée du gouvernement. Quand on demande à Mitch ce qu’il en pense, il répond simplement : « Qu’est ce que tu ferais toi, si on venait et qu’on te prenait tes terres et ta maison sans rien en retour ? Nous on se bat pour protéger nos droits. Et quand on est devenu indépendant c’est en temps qu’union du Myanmar. Soit plusieurs peuples et plusieurs pouvoirs et non pas uniquement un pouvoir central militaire ». C’est sur que vu comme ça… Et Aung San Suu Kyi est bien au pouvoir mais les militaires ont gardés les rennes de pas mal de branche du gouvernement. Bref, le changement c’est pas pour maintenant. En tout cas, ils sont fiers d’être une des premières régions à avoir réussi à supprimer tous les champs d’opium aux alentours.
Dans les altitudes, le thé règne en maître. Attention pas les champs photogéniques que l’on peut voir dans certains reportages. Ici il n’y a pas (encore?) de monoculture et c’est tant mieux! C’est beaucoup plus écologique et ça préserve un équilibre naturel. Mitch nous explique les trois récoltes. D’Avril à Mai, la récolte est la meilleure, les feuilles sont petites et sèches rapidement (black tea). En Juin-Juillet les feuilles sont mouillées donc on en fait plutôt de la poudre. Alors qu’en Septembre-Octobre (photos), les feuilles sont très mouillées donc on les presse pour s’en servir dans la tea salad.
En arrivant au village suivant, une autre surprise nous attend. Nous sommes samedi et les enfants n’ont pas école. Sur un terrain de foot défoncé, avec un ballon a moitié dégonflé, ils jouent au foot. Des enfants moines sont de la partie, un régal pour les photos. Certains d’entres nous ont même rejoint la partie.
Nous revenons en Tuk Tuk sur un air de ça plane pour moi…
Des repas excellents, des surprises inattendues tout le long, la découverte de la vie dans les montagnes nous a enchantée !
« Le bonheur se trouve dans une vie harmonieusement disciplinée »
Oui, oui, derrière l’ordi,.. Chacun son truc, chacun son trip. Flo est toujours demandeur : il m’a même dit » Moi je ne regarde pas que les images… » Mais qu’est-ce qu’il croit ce pitchou ! la preuve, J’ai cru que vous étiez devenus des « HSIPAW » comme nous ici sommes des « wazungu » voire des « vazaha »… mais c’est que vous étiez « à Hsipaw ».
C’est dur d’avoir des cartes, je vais devoir aller sur GEarth.
Sinon, par quel moyen avez-vous quitté l’état Shan pour le Laos ?
Bonne continuation même si la bamboo paradise l’est moins que son nom ne le prétend. Poutous de nous trois à vous deux !
Merci la famille de Mayotte. Heu après Hsipaw il y a eu le lac inle, hpa-an, Mawlamyine, Chiang Mai, Luang prabang, Nong khiaw et maintenant Muang Ngoi… On est pas a jour, c’est pas du direct. Faut aussi qu’on profite du voyage 😉
Du coup on a traversé la frontière terrestre entre la Birmanie et la Thaïlande par Myawaddy – Mae sot. Et celle de Thaïlande et Laos par Houayxay.
Nous pour les cartes on a Maps Me mais pas sur que ça y soit sur l’ordinateur… C’est vraiment bien pour s’y retrouver. Le plus dur c’est que tous les noms peuvent s’écrire de 5 façon différentes du coup on ne sait plus trop quelle orthographe utilisée.
Des gros bisous à vous trois !
Magnifique ! Il n’y a pas grand chose à dire, on admire ,tout simplement et on s’exclame : ENCORE, ENCORE !!!!!
Tant mieux que ça plaise. Par contre les connexions étant mauvaises, je ne sais pas quand on pourra publier le prochain!
Merci pour toutes ces précisions… Bien sûr que l’indication d’un itinéraire suffit entre deux reportages. Profitez bien !.. C’est quand même plus facile de vous suivre à la boussole que sur le terrain !
Hello mes amis,
Les photos sont magnifiques (il faut dire que PF avait de l’entrainement pour filmer nos aventures Finlandaises :D),
profitez en un max, je vous fais une grosse biz de Chine… 🙂
En tu es en train de dire que tout ça c’est grâce à toi 😉 Il y a surement du vrai. Biz du Nord du Laos (on n’a rarement été aussi proche depuis longtemps).
Les étoiles, les enfants, les lumières , les sons …. Je vous confirme on est avec vous l’espace d’un instant et mon dieu que ça fait du bien!
Le mieux ça sera quand même de nous rejoindre 😉 Vite les passeports !
Hello les voyageurs , un grand merci pour ces photos magnifiques , ces commentaires drôles qui me font voyager avec vous , ces expériences sont si enrichissantes ! Des images qui me poussent à la méditation , la contemplation , merci encore ! Prenez soin de vous , je vous embrasse ,.
Un grand merci à toi de nous suivre ! En espérant que tu profites bien du voyage à distance ! Nous vous embrassons aussi.
Hello. On prend toujours autant de plaisir à vous lire ☺
Nous sommes arrivés au lac inle et nous comptons faire un trek à hsipaw. Pourriez vous svp nous donner les coordonnées de votre guide Mitch, si vous les avez?
Merci d’avance et bonne continuation!
Marc & Marie
Profitez, profitez parce que ça va passer vite !
Mitch est sur trip advisor et sur facebook mais vous trouverez toutes ces coordonnées sur son site internet. Un petit conseil, contactez le dès maintenant parce que en haute saison, il n’arrête pas je pense : http://northernshanstatetrek.com/1-day-trek/