Novembre 2016. Nous laissons les paisibles 4000 îles du Laos pour passer la frontière avec le Cambodge.
La corruption à la frontière est bien présente… On nous en avait averti et, ayant préparé moult scénarii, nous espérions y échapper. Malheureusement, nous avons choisi la mauvaise option en passant la frontière avec un bus à touristes. Dès le début du trajet, l’organisateur a annoncé la couleur des tarifs. C’est même lui qui était assis avec les douaniers pour les aider à faire les visas. Bref, entre le visa plus cher, les frais pour mettre un tampon et la fameuse vérification de température (qu’ils ne contrôlent même pas), nous en avons eu pour 37$ par personne au lieu des 30$ normalement requis. C’est le jeu ma pauvre Lucette… Pour avoir une chance d’éviter la corruption, il aurait fallu se rendre à la frontière par nos propres moyens et prendre notre temps !
Banlung sera la première ville dans laquelle nous resterons mais également la dernière avant de passer la frontière avec le Vietnam. Nous avons fait une boucle pleine d’aventure et de découverte.
Les premiers pas au Cambodge
La première chose à faire en arrivant dans un nouveau pays est de retirer de la monnaie locale, et donc, au Cambodge, du riel. Direction l’ATM, mais l’opération est refusée par la machine. Essai avec une deuxième carte, même conclusion. Second ATM, sans plus de résultat… Autant vous dire que dans ces cas là, on flippe un peu et les interrogations fusent: « Que ce passe-t-il avec nos cartes bancaires?! » « Quels manipulations avons-nous mal faites? » « Allons-nous trouver une banque qui accepte de nous donner de l’argent?! » Nous avons passé toute la matinée à essayer de retirer 1 millions de riel pour au final, nous rendre compte, grâce à l’agent de sécurité qui parlait un peu anglais que nous essayions en fait de retirer 1 millions de dollars! Les distributeurs Cambodgien ne distribuant que de l’US dollar, la deuxième monnaie du pays! Tu m’étonnes, que l’opération était annulée, le montant max de retrait étant de 250$. Ouf, sauvés!
D’ailleurs ce fonctionnement avec une double monnaie est très perturbante au début. Nous payons en dollars, on nous rend la monnaie en riel… Il vaut mieux être bon en maths!
Banlung, une ville peu touristique.
Cette ville est surtout réputée pour être le point de départ pour des treks dans la réserve naturelle du Virachey. Payer 40$ par jour par personne pour dormir dans un hamac et se baigner dans quelques cascades, ne nous a pas attiré.
A la place du trek, nous avons donc découvert la vie dans les rues de la ville. Les stations essence maison,
les sculpteurs de bois…
Il y a également des cascades dans les alentours qui méritent la visite.
La piste pour y accéder est remplie de nids de poule et étant donné que nous avions le scooter le plus pourri depuis le début du voyage, ce qui devait arriver, arriva ! Piste + absence de frein arrière = Chute! Heureusement, nous n’avons eu que quelques égratignures. Il nous fallait bien quelques cicatrices de baroudeurs!
C’est dans cette ville que nous avons également testé l’expérience de loger dans une homestay et nous avons eu la chance de rencontrer Mr Pov. Le lieu est rudimentaire mais l’échange n’en est que plus grand. Il nous a préparé un repas plutôt original: poisson et… fleurs! Après tout l’alcool de riz que nous avons bu, cela nous a semblé très bon!
Devant la maison, la famille a installé une table remplie de nourriture. Mr Pov nous explique que tous les mois à la pleine lune, ils font des dons à la lune pour recevoir de la chance.
Tous ces mets pourront être consommés une fois le jour levé !
Le lac volcanique Yeak Laom
Alors s’il y a bien un lieu qui vaut le détour, c’est bien ce lac volcanique. Un sentier permet de faire tout le tour de cet endroit sacré.
Il y avait beaucoup de Cambodgien le jour ou nous y étions. Nous avons même pu discuter avec quelques moines de Phnom Penh en vacances/pèlerinage. Nous avons aussi goûté à quelques spécialités comme les crispy crêpes tartinées de meringue et de carottes râpées qui ont un petit goût de cigarette russe, une tuerie…
Mais le meilleur moment est la baignade dans le lac. Le soleil, de l’eau chaude, les petites crevettes pour chatouiller nos pieds… le bonheur !
Et pas de risque de toucher le fond, puisque le lac atteint 48 mètres de profondeur par endroit.
10/10 pour ce plongeon parfait!
Le festival de l’eau
Aujourd’hui est un jour spécial, partout dans le Cambodge c’est le festival de l’eau. La fête se prépare et notamment la fête foraine.
Manèges, grande roue, ballons, stands de friandises tout est comme chez nous…. ou presque! Ici, les friandises ressemblent plus à ce que l’on pourrait trouver dans nos manoirs hantés! Pas de crêpes, de bonbons ou de barbes à papa mais des serpents et des insectes visqueux… Bon appétit !
Après les traditionnelles courses de bateaux, les cambodgiens font des offrandes aux fleuves et lacs. Ça ne vous rappelle rien ?
Nous nous serions cru à nouveau à Luang Prabang. Enfin, en beaucoup plus petit et tranquille. Même si la fête n’atteint pas la même envergure, le charme opère.
Kratie et les dauphins d’eau douce
Nous ne parlons plus des trajets en bus mais celui entre Kratie et Banlung mérite une palme. Tout le sol remplit de marchandises qui nous empêche de poser les pieds au sol. Sans oublier que nous sommes 4 par siège de 3 et qu’un passager partage le siège avec le conducteur. Bref dans un mini bus prévu pour 15 personnes nous sommes 21 et sûrement en surcharge de poids. La photo vous donnera une petite idée.
Le chinois sur la photo s’appelle Tony. C’est le premier chinois voyageant seul que nous croisons. Il visite en 15 jours quelques endroits au Cambodge et en Thaïlande avant de devenir guide à Pékin. Pour la petite anecdote, on le croisera plusieurs fois sur Kratie et Banlung et en voulant faire Tarzan dans le lac volcanique, il a laissé ses lunettes au fond du lac… « Quelle idée de plonger avec mes lunettes », n’arrêtait-il pas de se répéter. Heureusement pour lui, le lendemain un adolescent qu’il payera pour plonger, lui retrouvera ses lunettes.
Nous avions décidé sur les 4000 îles de ne pas aller embêter les dauphins d’eau douce mais nous avons craqué à Kratie ! Et on le regrette un peu, il faut le dire… Enfin, pour nous, c’est chouette, on est sur bateau et on voit des dauphins d’eau douce dans le Mékong. C’est un moment magique qui fait rêver.
Mais on reste quand même une heure à alterner entre poursuite des dauphins et arrêt du moteur pour prendre le temps d’observer. Et nous ne sommes pas les seuls…
Bref, ça doit quand même perturber nos amis les dauphins de l’Irrawaddy. Sans compter qu’au guichet, il font de belles pancartes pour lutter contre la pollution et préserver ces animaux marins. Mais une fois sur le bateau, notre chauffeur jette son paquet vide de cigarettes dans le Mékong. Heu… je crois qu’il n’a pas dû lire les pancartes…
Surtout que le plus beau spécimen que nous ayons vu, c’est depuis la rive de l’embarcadère de Kampi… Donc était-ce nécessaire d’aller embêter ce cétacé ? Pas sûr, mais ce qui est fait, est fait !
Il paraît que depuis Kratie nous pouvons observer les plus beaux couchés de soleil du Cambodge et c’est vrai ! Même si ce n’est pas au niveau du Laos, les couleurs sont magnifiques.
Ce petit pays nous réserve encore de nombreuses surprises…
Bonjour a vous deux !
On se regale de vous suivre !
Merci pour ce beau voyage « par correspondance » !!!
Bises
Tonton Jean
Merci pour le commentaire. Profitez bien de 2017 ! Et à bientôt…