Preah vihear : une ville oubliée par les touristes et c’est tant mieux !

Novembre 2016. Tout commence avec un nouveau trajet épique entre Banlung et Preah Vihear ! Nous montons dans le mini bus qui vient nous chercher à l’auberge. Mais apparemment le ticket ne correspond pas et on nous demande de redescendre… Après une heure d’attente, nous appelons plusieurs fois le responsable qui nous répète inlassablement de ne pas s’inquiéter, que quelqu’un viendra nous chercher rapidement. Au final, nous attendrons 2 heures pour partir dans un mini bus vide. On apprendra plus tard que le véhicule dans lequel nous étions montés le matin était le bon et que l’on n’aurait pas dû nous en faire descendre. Du coup, ils ont affrété un autre transport rien que pour nous. Au moins, nous sommes tranquilles et nous ne sommes pas serrés !

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Comme souvent, le chauffeur roule à toute allure et double tout le monde même s’il doit s’arrêter 100 mètres plus loin. Quand tout à coup, c’est le drame! Grand coup de frein, nous nous retenons sur les sièges avant pour ne pas basculer, et c’est le choc. Un bruit sourd retentit. Et c’est à peu prêt à ce moment là que Cachou s’exclame: “On a tué la chèvre! ON A TUE LA CHEVRE!”. En effet, je me retourne et je vois un troupeau de chèvres sur la route et un corps inerte au milieu. Épique je vous dis!

La ville de Preah vihear

La ville n’est absolument pas touristique. Sur les 5 nuits que nous y avons passées, nous n’avons pas croisé un seul touriste. C’était très agréable d’être au milieu des cambodgiens et de ne pas avoir le choix que de nous intégrer.

Mais qui dit ville non touristique dit aussi que les locaux n’ont pas l’habitude de voir des touristes. C’est comme ça qu’en commandant un oeuf cuit dur, nous avons eu la surprise d’avoir un poussin dedans. C’est la version kinder surprise à la Cambodgienne ! Mais nous n’avons pas su apprécier la surprise à sa juste valeur. Ça nous a un peu coupé l’appétit, il faut dire…

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Nous sommes à 100km environs de nos trois points d’intérêt.

Preah vihear temple

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Il est inscrit au patrimoine mondial et se situe au nord du Cambodge, à la frontière avec la Thaïlande. Il y a d’ailleurs eu pas mal de procédures juridiques pour savoir à qui il appartenait. Et le Cambodge a remporté la bataille.

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Mais pour y accéder depuis Preah Vihear sans vouloir payer un taxi à 100$ la journée et sans avoir trouvé de scooter à louer, ce n’est pas une mince affaire ! Il faut prendre un taxi collectif jusqu’à Sra’em pour 5$ par personne. Dans la voiture, il y a 7 passagers et un bébé, le chauffeur doit partager son siège. Et oui, parce que Mr le Moine a besoin de son petit confort pendant que nous sommes plus serrés que dans une boite de sardines à l’arrière (et je m’y connais en sardines 😉 ) !

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Puis, nous devons prendre une moto-taxi pour faire les 20km qui nous séparent du temple (10$ la moto aller-retour). Pas très confortable, la moto à 3… Et pourtant, nous sommes de petits joueurs parce qu’il n’est pas rare de croiser des motos avec 5 personnes dessus!

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Puis, au retour, après la panne inévitable de la moto, il faut se battre avec les chauffeurs de taxis qui affirment qu’il n’y a plus de taxis collectifs ni de bus pour aller à Preah Vihear et qui veulent 50$ pour nous ramener. Nous ferons une tentative d’auto-stop (échec complet), pour enfin revenir dans la ville de Sra’em. Par chance, nous apprendrons qu’il y a un bus de nuit qui peut nous conduire à notre hôtel pour 5$ chacun. Alors ce trajet, facile non ?

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L’accès au temple est assez cher, comptez 10$ l’entrée et 5$ par personne pour monter en moto. Et quelle montée ! Le chauffeur en première fait chauffer la mobylette. Ce n’est pas de la rigolade! Surtout pour Cachou qui a le vertige et qui se croirait sur une piste noire de ski! Mais toute cette aventure, c’est pour découvrir un temple grandiose et ça, ça n’a pas de prix !

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La panorama qui s’offre à nous est à couper le souffle. Mr le Moine (le même que dans le taxi collectif) prend des selfies tous les 5 mètres sous les regards interloqués des singes.

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Tout comme le Vat Phu près de Paksé au Laos, ce temple est magnifique. Nous flânons dans le complexe. Et profitons de la magnifique journée. Nous emmenons même Malou avec nous.

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Assis pour manger un bout, un vieil agent de sécurité parlant un peu français s’intéresse à nous. Et pendant que nous mangeons, il nous distribue la nourriture qu’il se fait offrir par les touristes locaux. Nous avons donc pu goûter à des mets étranges et nous avons pris le temps d’observer des scènes de vie.

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Il n’y a pas de doute, cette civilisation khmer nous intrigue au plus haut point !

Koh ker et sa pyramide

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Cette fois, nous nous déplaçons en scooter ce qui facilite grandement notre logistique. Nous avons trouvé un magasin vendant des scooters (dans le centre-ville, sur la route principale non loin de la gare routière) qui a accepté de nous en louer un. Direction les temples de Koh Ker!

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Il serait dommage de venir jusqu’ici et de louper la multitude de temples aux alentours. Les moins touristiques sont les plus sauvages et ceux avec le plus grand charme.

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Enfin même si le prasat Bram est touristique, il n’en reste pas moins impressionnant avec les troncs qui envahissent les temples.

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C’est le lieu propice à l’évasion de l’imagination. C’est ainsi que nous nous retrouvons en compagnie de Link en quête de sa Zelda.

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Koh Ker est réputé pour sa pyramide. Grande, belle, magistrale.

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La vue sur la canopée est formidable.

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Tous ces temples nous enchantent et pourtant nous ne sommes pas au bout de nos surprises …

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Le complexe isolé de Preah Khan

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Le soleil brûle nos peaux, la route semble se déformer sous l’effet de la chaleur, la concentration est extrême pour éviter tous les nids de poule. Le vent siffle dans nos oreilles et le paysage est désertique. Pendant plus de 2h30, nous defierons les éléments pour accéder à un complexe encore préservé de la frénésie touristique. Sur la route, les chauffeurs nous dévisagent surpris de nous voir sur ces pistes perdues.

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Nous y voilà enfin, le premier temple (prasat Preah Damrei) nous dévoile ses charmes. Du moins ce qu’il en reste…

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Est-ce l’effort pour arriver jusque-là? Ou l’insolation qui nous guette? En tout cas, la magie opère instantanément.

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Et ce n’est rien comparé au preah Thkol ! Perdu au milieu de la garigue Cambodgienne (la jungle quoi, c’est pareil!), nous marchons un quart d’heure dans sa direction. Boue, champs de riz puis épaisse forêt sont autant d’obstacles à affronter. D’autres moins intrépides auraient déjà rebroussés chemin…

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Mais nous, nous continuons à avancer et, heureusement, un paysan nous vient en aide. En tong à travers la jungle, il nous emmène vers le temple perdu.

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Et là, c’est la grosse claque! Quand nous étions en France et que nous rêvions du Cambodge, c’est exactement à ce genre de temple que nous pensions. Sauf qu’aujourd’hui, le rêve laisse place à la réalité!

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Envahi de végétation, il ressemble étrangement au donjon des héros de mon enfance. Princesse Zelda, serait-ce toi?

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La visite continue avec le Prasat Preah Stung qui affiche fièrement ces visages. L’exploration entre ruines et bâtiments entretenus ne peut que nous charmer davantage.

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Nous arrivons enfin à Preah Khan, le temple qui a motivé notre venue. La porte d’entrée est majestueuse.

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Le chemin pour y accéder est à moitié en ruine comme dans les grands films d’aventure. Il donne l’impression de pouvoir s’effondrer à tout moment sous nos pieds. Nous sautons de pierres en pierres et prions pour que les planches en bois pourries d’humidité ne cèdent pas sous nos poids.

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Le temple est tel un immense jardin non entretenu dans lequel se dresse des ruines d’un autre âge.

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Nous sommes seuls dans cette immensité. Un si beau site rien que pour nous deux. C’est juste formidable. Comme si nous étions des pionniers et que nous découvrions le complexe (on peut toujours rêver! ).

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Enfin seuls, pas tout à fait… Des enfants organisent un « festin » dans ce décor fantastique.

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A la casserole Ratatouille!

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Les coïncidences sont parfois étranges mais dès que nous sortons du temple principal, le ciel s’obscurcit et les éclairs illuminent les ruines. Une violente averse s’abat subitement sur nous. Aurions-nous violé un sanctuaire sacré ? Les dieux seraient-ils mécontents de notre visite?

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Le retour sera encore plus difficile que l’allé car nous aurons droit à 2km de piste mouillée. Et en scooter dans la gadoue, ça glisse énormément et ce n’est vraiment pas le bonheur. Nous rentrons épuisé, trempé mais heureux d’avoir vécu notre moment d’exception. Pour une fois, les aventuriers n’étaient plus dans nos films ou livres mais c’était nous! Et cette sensation indescriptible nous laissera un souvenir impérissable!

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6 Comments

  1. tontonton
    9 janvier 2017
    Reply

    S’il fallait voter, c’est le reportage que je mettrais en premier ! Magnifique !

    • 10 janvier 2017
      Reply

      Et venant d’un lecteur assidu, nous apprécions encore plus le compliment ! Merci.

  2. Laeti
    10 janvier 2017
    Reply

    Je rejoins montonton un article que je lis et relis. Aventure, magie, dépaysement, émotions sans filtres . Merci encore

  3. 14 janvier 2017
    Reply

    Ma marraine du bout du monde, elles sont terribles tes histoires!
    Entre une chèvre, un poussin et un rat, je ne sais pas ce que j’ai trouvé le plus horrible!
    Mais tu m’as bien fait rire avec ton casque sur ta tête, tu avais peur d’un éboulement?
    Je t’aime bisou Sépho de Belgique!!!

  4. DANICK
    15 janvier 2017
    Reply

    Je suis scotchée ! Magnifique époustouflant… Attendez moi j’arrive

  5. Jef et Carlita
    16 janvier 2017
    Reply

    Quand j’admire la photo du puzzle de Boudha, je me dis que Picasso ou Dali n’ont rien inventé, ils n’ont juste pas su reconstituer le puzzle.
    Après, je suis juste clouée sur place et émue par un si beau reportage. Je suis dans vos pas. Bsous

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